Tout a commencé avec les bars à viandes, des lieux vaguement branchés où on pouvait manger des steaks au comptoir. Jusque là, c’était encore cohérent. Puis les bars à viandes se sont déclinés en bars à poissons, à pâtes, à salades, sans plus forcément de bar à l’intérieur, de sorte qu’on s’est mis à appeler des restaurants des bars, et on avait déjà pas mal perdu en cohérence. Mais on ne s’énervait pas encore trop.
Et puis sont arrivés les bars à ongles :
- Qu’est-ce qu’on vous sert ma petite dame ?
- Un demi s’il vous plait, il fait soif.
- J’ai pas de bière, j’ai que des ongles.
- Allez, OK.
En l’occurrence non, pas OK, la colère commençait à bien monter, d’autant qu’aux bars à ongles ont succédé les bars à sourcils, les bars à tatouages et les bars à pantalons. Mais c’est à l’inauguration du premier bar à méditation qu’on a officiellement décidé de crier très fort « CA SUFFIT LES CONNERIES OK ? » en lançant des éclairs avec les yeux.
Parce qu’y a un moment, s’il faut appeler un chat à chat, il faut aussi appeler un bar un bar, c’est-à-dire un zinc derrière lequel on s’accoude pour siffler un demi ou un ballon de rouge, en dragouillant éventuellement le barman ou la barmaid, mais sans plus de nuance que ça. Un bar, quoi. Enfoiré.
Un bar c'est un bar pour boire nom de Dieu, alors ça suffit vos conneries avec vos bars à ongles, manteaux, pâtes ou médiation, ok ?
Jeudi 04 janvier 2018
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